mardi 25 septembre 2012


Mes chers amis nous voilà réunis autour d’un ouvrage où certains découvriront peut-
être des aspects méconnus de ma vie de vieux militant syndicaliste et politique .

 Je croise certains d’être vous  dans d’autres cercles, sur d’autres thèmes mais il n’est
certainement pas inintéressant  pour vous de découvrir ce qui a forgé l’homme que je suis
aujourd’hui.
 Comme vous le savez des rencontres ont fait de moi un historien (Merci
 Jacques !)…Mais j’espère que les vieilleries dont je vous parlerai  dans ce livre feront lien avec les difficiles réalités actuelles 

 Puisqu’il le  faut plongeons dans cet ouvrage  qui se présente comme la suite de celui que j’ai publié en avril dernier «  François Mitterrand , le Nivernais (1946-1971) La conquête d’un fief »  qui  mettait  en évidence mon implication personnelle avec celui qui devient en juillet 1971 le vainqueur du congrès du Parti socialiste à Epinay .

Notre collaboration  établie dans la Nièvre se poursuit de 1971 jusqu’en 1981. Elle me place en poste de médiateur entre le monde syndical de l’enseignement auquel j’appartiens et le nouveau secrétaire  du PS avec l’ambition d’établir avec lui des relations étroites. 

Un objectif :
Construire un projet éducatif

Cette construction se replace  au sein d’un monde enseignant  très divisé au plan politique et au plan corporatif.

 L’expression de ce monde se fait par la voix de syndicats d’enseignants très représentatifs groupés au sein d’une fédération la Fédération de l’Education Nationale (FEN) .
Parmi ceux-ci deux syndicats très importants : l’un qui syndique les professeurs du second degré (le SNES) de la clase de 6e à la terminale ; l’autre le SNI qui syndique en majorité les instituteurs mais qui empiète sur le second degré de la 6e à la 3e et se trouve de ce fait  en concurrence pour la syndicalisation sur le collège avec le SNES .
Une force syndicale et politique de 500 000 adhérents groupés dans la FEN dont 300 000 au SNI (un adhérent dans chaque village de France) très opposée à la droite.
 Ce qui n’est pas sans laisser indifférents les 2 partis de gauche qui, bien qu’unis par un programme commun en juin 1972, n’en sont pas moins en concurrence.   En 1971 le Parti communiste  domine  largement  sur le plan électoral  un Parti socialiste nouveau qui va  s’appliquer à réduire cette influence .

 La compétition  entre les deux partis va apparaître dans le combat pour l’école  autour question de ce doit être le collège :

 - Vision du Second degré : (SNES) le bac se prépare dès la 6e donc nécessité de la mise en place d’une structure continue de la 6e à la classe  terminale
 - Vision du  Premier degré : (SNI )  nécessité de la mise en place d’une structure continue l’école fondamentale ( de la maternelle à la classe de 3e sans rupture au niveau de la 6e ) en fidélité au plan Langevin- Wallon de 1947 issu du comité national de la Résistance et qu’on retrouve aujourd’hui dans la mise en place du  socle de connaissances et de compétences sur 7 paliers indissociables .

 Le Parti communiste soutient le SNES et son projet de second degré. 


 Le Parti socialiste soutient  le projet du  SNI  même si certains membres du PS ont des sympathies pour le projet du SNES.
                                                               

Le  Parti communiste  a depuis 1973 un solide  projet éducatif.
Seul en face de ce  projet le projet d’école fondamentale du SNI .
Le Parti socialiste a bien amorcé une réflexion dans une partie de son programme « Changer la vie » en mars 1972 mais il lui faut construire un projet éducatif  autonome aussi solide que celui du PC  avec lequel il fait déjà jeu égal en 1973 dans les urnes.

Le mouvement Ecole et socialisme dont je suis le secrétaire général se met en place en février 1973 . Il  a pour objectif de travailler concrètement  à l’élaboration d’un projet éducatif qui puisse rapprocher  le PS et le SNI  en vue d’éviter la suprématie dans ce secteur  du Parti communiste .
Je suis chargé, dans un premier temps,  d’organiser des rencontres communes entre François Mitterrand le SNI et la FEN pour qu’une empathie efficace s’établisse

 Ecole et Socialisme s’implante dans  55 départements ; ces groupes départementaux que j’anime mène une réflexion qui se déroule de manière très active de 1973 à 1975,  porté par la publication d’ un bulletin que remplace en décembre 1975 la revue trimestrielle  Ecole et Socialisme. Celle-ci reçoit la collaboration de pédagogues de renom comme Louis Legrand . Une revue qui deviendra la revue du PS traitant des problèmes éducatifs qui paraîtra 20 ans durant (dernier numéro en novembre  1994)
 Ces années de création et de recherche furent des années de vrai bonheur ;  nous mettions en marche une dynamique dont nous sentions qu’elle allait changer la France et peut-être -croyions-nous - la face du monde.

L’entrée en jeu de François Mitterrand dans ce combat est marquée lors du colloque Ecole et Socialisme tenu à Cachan les 22 et 23 février 1974 Il pose une équation :  «  Pour changer la société faut-il changer l’école ? Ou devons-nous attendre que la société soit changée pour changer l’école ? Par quel bout commencer ? »
Au  cours d’une journée nationale des enseignants socialistes à Clichy le 11 mai 1975 le premier secrétaire du parti invite les participants à répondre de manière coordonnée à l’interrogation ci-dessus lancée ; mais il faut pour cela regrouper ses forces et il  demande aux membres de son parti d’apporter son appui à la FEN qui groupe tous les syndicats d’enseignants dressant un rempart pour éviter qu’elle  tombe entre les mains du Parti communiste.
«  La FEN  est soumise – dit-il-  aux ambitions politiques à travers le tamis des responsabilités syndicales ; elle ne doit pas tomber entre les mains politiques (sous entendu celles du PC ) »  et il invite les enseignants à  réfléchir à l’établissement d’un projet global d’éducation afin que ceux- ci retrouvent une cohérence dans leur engagement .

Me voilà, tout en poursuivant mes activités pour animer dans l’enthousiasme  le mouvement Ecole et Socialisme,  commis à la demande de François Mitterrand à la rédaction d’une note hebdomadaire en sa direction visée chaque fois avant l’envoi  par les secrétaires généraux de la FEN et du SNI,  rendant compte de la situation quotidienne de ces deux organisations et ceci jusqu’en mars 1979 .
120 notes  que j’ai conservées, recouvrant 300 pages, que je vais publier chez l’Harmattan appuyé par l’Institut François Mitterrand.
Je souhaite que nous ayons, à une date encore imprécise, le même plaisir qu’aujourd’hui de nous retrouver dans les mêmes lieux pour la présentation de ce 3e ouvrage. 


Le projet socialiste  d’éducation est  publié juste avant les élections législatives de 1978. La gauche est susceptible de gagner ces élections. Une majorité à l’Assemblée nationale  pourra alors mettre en application les dispositions de ce projet.
Celui-ci comporte un chapitre concernant la nationalisation de l’enseignement privé.
La droite et l’enseignement catholique  déclenchent une offensive qui durera 7 ans et qui verra sa conclusion en juillet 1984.

Je relate le  déroulement de ce débat laïque à l’aune du grand service public de l’éducation  où je suis directement investi  puisqu’en mars 1979 comme  secrétaire national du SNI chargé de ce dossier .
 Je reste responsable de ce secteur jusqu’en juillet 1981 où je démissionne de mes responsabilités.
Je fais dans cet ouvrage une longue analyse qui explique la raison de ce choix.

Je viens de vous donner les éléments pour lire ce livre à partir de l’implication de François Mitterrand mais une autre lecture est possible plus intéressante peut-être . On suit l’élaboration d’un projet dont on voit, 40 ans après, l’actualité de l’école fondamentale qui trouve aujourd’hui sa concrétisation  en France, mais aussi en Europe,  avec l’instauration d’un socle commun de compétences et de connaissances que l’école se donne comme ambition de faire acquérir aux jeunes à 100% à la sortie de leur scolarité obligatoire . Ainsi dans une loi la France s’engage  à ce que sans rupture au fil de la maternelle , de l’élémentaire et du collège, se construise ce que nul n’est sensé ignorer pour réussir sa vie.

Je pense pour terminer à l’enfance dont Saint-Exupéry disait « ce grand territoire d’où chacun est parti… «  D’où suis-je ?- écrivait-il-  Je suis de mon enfance comme d’un pays ».
 Il en est ainsi pour moi et mon pays c’est l’Auvergne .  Fils de mineur ,  je suis lié à mon pays minier qui m’a amené à bénéficier de l’aide des instituteurs avec leur mission d’aider à l’ouverture sur le monde  pour les enfants les plus humbles afin de faire surgir chez eux les possibilités de s’émanciper malgré cela ou à cause de cela . La proximité ouvrière leur imposait de faire accéder au savoir ceux dont ils avaient la charge pour transformer le monde . Il en est résulté pour moi l’ardente obligation de donner aux autres les mêmes chances que celles qui m’ont été offertes pour s’en sortir avec à la clé la nécessité de rester fidèle à ses origines .
J’ai toujours gardé la conscience de la richesse de ce monde où la fraternité éprouvée au fond de la mine face au danger irriguait notre existence comme un fleuve vital. Mais j’ai aussi gardé la conscience de classe, impitoyable rigueur dans le combat à mener contre ceux qui accumulent leurs richesses sur l’exploitation du peuple au travail et à la peine. 

samedi 16 juin 2012

Une critique sur mon livre " Changer l'école pour changer la vie"


Article de L’OURS n°419 juin 2012

Jean Battut
« Changer l’école pour changer la vie 1971-1981
Mitterrand , la gauche et l’éducation
 L’Harmattan  2012 230 p 24 euros

Il existe de nombreux témoignages sur l’activité politique et syndicale : la plupart du temps , ce sont des plaidoyers pro domo où l’auteur rejoue un combat. Il ne s’agit pas de cela ici, mais d’une œuvre plus complexe : l’auteur s’est frotté aux méthodes de l’histoire du temps présent puisqu’il a soutenu en 2010 une thèse de doctorat en histoire sous la direction de Jacques Girault ( Université Paris 13) . Après François Mitterrand le Nivernais (L’Harmattan 2011) , ce livre est également issu de cette thèse.
 Jean Battut , né en 1933, a donc été un militant syndical et politique dont les responsabilités locales et nationales ont été variées, et un enseignant – instituteur/ il procède ainsi à une sorte de mise en abîme de son propre itinéraire et essaie de comprendre le sens de son action. Au fil de ses responsabilités, il s’est aussi fait l’archiviste de ses activités militantes. Il a récemment déposé ces documents aux Archives départementales de la Nièvre  où ils sont consultables sous la cote 74 J . souhaitons au passage que de nombreux militants suivront son exemple !

  ENTRE SNI et PS
Elu en 1960 membre du conseil syndical de la section de la Nièvre du SNI dont il devient le secrétaire entre 1963 et 1969 à la mise en place du nouveau Parti socialiste  dont il est élu secrétaire général dans ce département : après Epinay , il est secrétaire général adjoint  et chargé de suivre au niveau national les relations avec le SNI. En 1972, il rejoint le CERES et devient responsable de l’association «  Ecole et Socialisme ». Il rejoint ensuite la majorité du PS  et organise de nombreuses  rencontres avec le SNI et la FEN afin de conforter le courant socialiste contre le courant communiste , ce qui aboutit, sous la houlette de Louis Mexandeau, à la rédaction du projet du PS sur l’éducation. En 1979, il est élu au bureau national du SNI_PEGC et devient secrétaire national du secteur laïque ( il démissionnera en 1981). Il reprend alors le poste d’enseignant à Paris tout en poursuivant son activité politique comme membre de la délégation nationale du PS à l’éducation , notamment chargé des textes sur l’enseignement privé – les propositions ne seront pas reprises par le ministre.

CHANGER L’ECOLE
 Jean Battut s’inscrit donc très clairement dans ce courant des socialistes fidèles à l’école publique , dans un cadre rénové qui dépasserait l’opposition public/privé en intégrant les établissements privés dans un enseignement public transformé en profondeur.
 Les dix chapitres du livre suivent un ordre chronologique des documents souvent peu connus ou oubliés( notamment le texte fameux de la motion du SNI de 1981 où la suppression de la loi Guermeur n’est plus mise au premier plan suite à une modification du texte sans l’accord du rédacteur  Jean Battut qui voulait revenir à la logique de la loi Debré en préparant les conditions d’une intégration progressive dans le service public et en refusant de prendre des positions maximalistes qui n’avaient aucune chance d’aboutir sinon bloquer tout processus… et l’on sait ce qui arriva). Le fil conducteur du livre est bien cette lutte acharnée  qui tra            verse différents courants de la FEN  et dont nous avons , sans fard , du point de vue d’un de ses militants, le récit. On comprend mieux ainsi les débats , les atermoiements , l’impossibilité de travailler ensemble  des membres de la fédération qui dépendaient en grande partie  de leur énergie à contrôler , s’empêcher d’agir . Ils étaient incontestablement victimes des conceptions profondément divergentes sur le rôle de l’école , sa définition : la FEN , un colosse aux pieds d’argile ? Assurément.

UNE REVUE LABORATOIRE

Une grande partie de l’ouvrage est consacrée à la revue Ecole et Socialisme – qui entendait clairement faire pièce à la revue intellectuelle publiée par le PCF l’Ecole et la Nation- mais, aussi au bulletin qui l’a précédé et à l’association qui fédérait les groupes, présents sur tout le territoire.
Jean-Pierre Chevénement  ( membre du SNESUP) mais de la majorité fédérale  en a lancé l’idée, lui qui est très opposé à l’influence du PCF dans les syndicats enseignants et au sein du PS . Le manifeste « Ecole et Socialisme », présenté à la presse en 1973 veut que le système éducatif libère l’individu en s’appuyant sur les principes  de l’école fondamentale  de la maternelle à 15-16 ans chers au SNI. Il s’agit d’élaborer un projet éducatif nouveau qui s’inscrive dans le cadre  des orientations socialistes. Un véritable travail de réflexion est lancé dans toute la France  autour des groupes départementaux : il faut changer l’école pour changer la société , le seul changement politique  et social ne  permettant pas de changer l’école. Des colloques nationaux sont organisés avec pour objectif  de rallier le premier secrétaire du parti aux thèses de l’école fondamentale. Ce qui ne sera pas tout à fait le cas puisque François Mitterrand adopte une position intermédiaire entre celle du SNI ( une école de la maternelle à la 3e) et celle du SNES ( un second degré de la 6e à la terminale) . A partir de 1975 la revue Ecole et Socialisme, trimestrielle, dont Jacques Guyard est le rédacteur  en chef, et Louis Legrand, l’un des rédacteurs sous le pseudonyme de Lucien Didier, l’un des rédacteurs appuie le travail du groupe dans lequel la réforme pédagogique est à l’ordre du jour. Elle comporte trois rubriques habituelles- histoire de l’éducation, l’enfant et l’imprimé, lu pour vous- et adopte une posture d’analyse et de réflexions de fond sur l’école. Elle poursuivra son chemin jusqu’en 1994. Ce n’est pas à proprement parler une revue  militante mais un lieu d’échanges et de construction d’une pensée socialiste sur l’école que le PS prendra ou non à son compte . C’était sa force, mais aussi sa faiblesse.
  BRUNO POUCET 

vendredi 15 juin 2012

Afflux d'amis d'autrefois ; je n'étonne que le souvenir  reste aussi vivace: une projection de tous sur leur jeunesse y compris mes anciens élèves . Madame Tartary avec laquelle j'ai eu tant de bons contacts vient me saluer. Dominique sa fille était ma meilleure élève lorsque j'ai pris le risque, après 1968,  d'installer la pédagogie Freinet dans mes classes. Un succès, que matérialise la venue peu après de Dominique qui me soumet la dictée réalisée dans le cadre du Salon. Un moment d'autrefois entrouvert. Et le long défilé tout au long de ces jours des amis tous largement retraités. De si bons moments passés ensemble. Michel Maltaverne et Francine qui m'accueillent chez eux sont là discrets, en gardiens vigilants . Alain Delmestre mon ancien élève m'amène chez lui dans ce Val entre Loire et Canal au charme  qui m'évoque ma lecture de " La boîte à pêche" de Maurice Genevoix et surgit le souvenir de mes parents dans leur petite maison de Léré tout contre la levée du canal. Il me faut beaucoup de recul pour prendre en charge ces trois jours passés où a surgi à chaque instant un passé lumineux troublant par sa précision . Réécrire sur ces moments.
Viendra sur le soir André Pierre mon ancien élève de Courcelles (1955-1960). Vont  se bousculer devant  le stand Jacqueline Tarterat, la famille Joly, madame Bonnet et beaucoup d'autres, accrochés chacun à un souvenir. Ma visite aux Landry suit ces rencontres. Longue conversation avec Alain Dherbier maire de Cosne : rappel des souvenirs des combats politiques . Je remarque que la ville ne tourne plus le dos à la Loire; la réfection des Forges de La Chaussade est une réussite ; il reste à aménager le Nohain. Nous échangeons avec Serge Moati nos livres. Je ne trouve pour parler de ce passé que des mots banals comme si les 30 années de séparation avec ce milieu familial vibrant s'est fixé , immobile ... Heureusement que la Loire coule souvent dans mon coeur ; c'est dans cette intimité que je retrouve l'écho d'une vie qui prend son sens dans les longues nuances du flot vif, imuablement changeant  .

lundi 11 juin 2012

Retour de Cosne/Loire

Déjà 2 semaines me séparent de mon voyage et séjour à Cosne où les 25-26-27 j'ai participé au Salon de "l'Oeil et la Plume" présentant là mes deux livres.
Etrange impression de revenir dans un lieu de vie de plus de 20 ans après l'avoir quitté depuis une vingtaine d'années. Où sont mes repères?  Beaucoup de ceux que j'ai connu ont disparu ; et je suis là, octogénaire, face à mon passé. Enfermé durant 3 jours dans un barnum en pleine chaleur j'attends le public, entouré de nombreux exposants. Je livrerai demain mes impressions tant ce jour le souvenir écrase mon envie de communiquer.

lundi 14 mai 2012

 Mardi 15 mai 2012
Je reprends la rédaction de mon blog après 15 jours passés à l'hôpital Bichat . Mon souffle était un peu court ; il le reste encore alors que je réponds le samedi 12 mai par un voyage à Nevers à l'invitation de participer au " Premier marché des auteurs nivernais" sous l'égide de la librairie Le Cyprès et de la médiathèque de Nevers sous la direction de J-P Montarnal,  celui-là même qui était venu assister à la présentation de ma soutenance de thèse le 19 mai 2009 à l'Université Paris 13  " Itinéraire militant d'un instituteur socialiste nivernais".  Je présente mes 2 livres repris de ce travail "François Mitterrand le nivernais (1946-1971) La conquête d'un fief " et " Changer l'école pour changer la vie ( 1971-1981) François Mitterrand, la gauche et l'éducation". Après le résultat des présidentielles,  ce rappel du passé en un Nevers qui n'a pas toujours très fort soutenu le nouvel arrivant de 1946. Apparaît dans la ville les oriflammes flottant pour Pierre Bérégovoy, mieux accueilli, et dont le souvenir écrase par ses réalisations les péripéties de la très dure conquête de la ville par la gauche . Devrait apparaître, en toute justice, la part prise par François Mitterrand dans la conduite de cette conquête et le visage du docteur Benoist, qu'il a soutenu,  et dont l'image semble avoir disparu.
Sur le soir de ce samedi, l'affluence  autour de moi qui me presse de questions,  de sollicitations : ce chaleureux rappel d'une vie nivernaise active menée depuis ma venue en 1954 .
Rien de semblable ailleurs  et cet air que j'ai respiré qui m'arrive de la Loire proche et qui me permet de retrouver le souffle d'autrefois.

dimanche 13 mai 2012

lundi 14 mai 2012
Mon livre " Changer l'Ecole pour changer la vie" : une appréciation.

 Livre indispensable à ceux qui réfléchissent à la re-fondation de l'école

Ceux qui espèrent une re-fondation de l'école doivent lire " Changer l'école pour changer la vie" . dans la décennie qui a précédé son arrivée au pouvoir , le Parti socialiste  a élaboré un véritable projet d'éducation pour notre pays . Par chance l'un des acteurs principaux de ce chantier est aussi un historien . Cet ouvrage raconte les intentions , ce qui a été construit et l'échec  annoncé du projet. Les déchirements politiques
 ( entre communistes et socialistes) , syndicaux ( les deux tendances internes de l aFEN ) sur fond de la bataille laïque , ont fait échouer le projet le plus considérable de réforme de l'école  depuis Jules Ferry. L'opportunité se présentant l'épineuse question de l'école privée en abolissant la loi Guermeur  et de clarifier la distinction et l'éducation  qui permet l'acquisition de valeurs; C'était aussi le moment de construire l'école fondamentale , dont on sait quelle seule peut régler le problème des inégalités sociales et celui de l'échec scolaire. Ce que nous dit Jean Battut sur cette décennie éclaire notre réflexion . Le clivage politique et la division syndicale subsistent. Notre situation n'est pas différente , sauf qu'elle s'est aggravée. En lisant ce livre on mesure la difficulté dans notre pays à dépasser les divisions  à se libérer des pesanteurs de notre histoire , à en finir avec les archaïsmes politiques et syndicaux . La question de l'école qui remplit insuffisamment ses deux missions d'instruction et d'éducation citoyenne , redevient la priorité . Merci à Jean Battut de mettre en évidence les écueils à franchir pour re-fonder l'école de la République.                                                                                                                                                                                                                            

vendredi 13 avril 2012

Le SAMEDI 14 AVRIL 2012

UNE  SEMAINE S'ACHEVE...

Lourd investissement physique dans ma reprise en main  après l'érosion de cette fin et de ce début de saison . Je pense à Arcachon et à son investissement par le pollen des pins qui s'envole en nuées jaunes .  Signe de reconnaissance d'une région préservée. Printemps.

Des perspectives riantes autour de mes livres
Participation au salon " Marché des auteurs nivernais " le 12 mai à Nevers dans le beau quartier Saint-Etienne . Rencontre  avec un public conduite par 2 libraires du quartier " Le Cyprès" et " Jean de la Lune". De vrais libraires cultivés,  charismatiques.
En perspective , séance de signatures proposée par la librairie Détrad, rue Cadet Paris 9e au cours de la journée du 24 mai. Avant mon départ pour Cosne/Loire où je participe au "Salon de l'oeil et la plume" des 25-26-27 mai. Revoir cette ville et sa douceur ligérienne faite de subtilités, de couleurs de ciel, d'eaux changeantes. Là où on grandit mes enfants dans cette belle maison ouverte à tous.

  Ce jour , l'actualité me porte et je sens naître l'enthousiasme comme avant les élections présidentielles de 1981.  La réalisation des objectifs a-t-elle été mieux préparée qu'elle l'a été à l'époque ?
Mais le changement a une vertu en soi, on aspire enfin à respirer.

lundi 9 avril 2012

UN AVIS SUR MON DERNIER LIVRE


UN LIVRE PASSIONNANT

Je l'ai lu ce livre  d'un bout à l'autre avec un vif intérêt,
et sans jamais que mon attention ne se relâche.
Je suis sûr qu'il devrait donc avoir beaucoup de succès.

Tout d'abord, la plume est claire, alerte, précise, à la fois objective et personnelle, ce qui produit chez le lecteur le sentiment qu'il a la chance, de côtoyer un grand témoin qui lui fait découvrir le dessous de cartes qu'il n'aurait jamais pu voir sans ses révélations.Certaines de ces pages se lisent où la réalité se découvre dans sa complexité, résultante de l'intrication de plusieurs plans à la fois, (le psychologique, le sociologique, le syndical, le politique, le culturel), d'où, pour la comprendre, la nécessité d'avoir les clés que donne l'auteur. Il  n'hésite pas à lever le voile des petitesses, des manquements, des calculs, des faiblesses ou des fautes. Il va dénicher à juste titre dans d'apparents "détails", les causes de grands échecs.
L'auteur  en fait des symptômes, j'oserais dire des  symboles. Il  montre bien au surplus combien les tentations maximalistes contribuent toujours à produire le contraire de ce qu'elles prétendent promouvoir.Ce sont ces contradictions, heureuses ou malheureuses, qui font l'Histoire,
que la ruse de la raison hegelienne traverse et travaille constamment. Ce livre, à cet égard, a l'immense mérite de le rappeler.

Sur le fond, en second lieu, ce livre a la grand mérite d' éclairer d'un jour nouveau des épisodes que nous avons tous encore en tête.
Ayant vécu les épisodes relatés avec la fièvre toujours un peu vive des engagements de la jeunesse, ce livre m'a permis un retour sur moi, je pense que ce sera le cas pour tous les autres lecteurs.Beaucoup, comme moi, en ont beaucoup voulu, à l'époque,  à François Mitterand de ce qu'ils ont considéré chez lui comme une trahison à la laïcité et à des engagements pris avant son élection.Ce livre a le mérite de montrer que cette positon fut et reste simpliste, voire erronée.L'auteur montre bien, en la matière, que la responsabilité de l'échec du grand service unifié et laïque d'éducation tint au moins autant au maximalisme (sans réelle pensée)  du CNAL de l'époque qu'à l'étroitesse de vue de certains leaders syndicaux, dont il n'hésita pas d'ailleurs à se dissocier
C'est là assurément un point de vue qui méritait d'être développé.
Il est enfin une troisième raison qui rend ce livre passionnant : c'est le contexte dans lequel il  sort , et qui est celui de la prochaine élection présidentielle. A l'évidence, beaucoup de choses n'ont pas changé.
Les deux "cultures éducatives" évoquées : celle de Démocratie et Université, et celle d'Ecole et Socialisme sont toujours également à l'oeuvre au sein de notre système, et la gauche va donc devoir, une fois encore,  faire des choix, et trouver des arbitrages entre ces deux grandes conceptions de l'éducation. Encore ne faudra-t-il pas perdre de vue que ce dont  notre sytème a impérativement besoin, aujourd'hui encore plus qu'hier, c'est de la cohérence et de la cohésion, et qu'à ce titre, rien ne serait pire, selon moi, que de rallumer des incendies, dont on a vu qu'ensuite, on était contraint de les éteindre de façon un peu honteuse.
En un sens, les deux partis qui correspondent aux deux cultures que tu dis ont eu, chacun, leur victoire.Un partout, diraient des commentateurs sportifs. La gauche d'Ecole et socialisme a "gagné" d'un point de vue pédagogique. Les idées de socle commun, de compétences, de  savoir-être, de transversalité, d'interdisciplinarité,  sont directement issues de ses analyses. L'institution les a fait siennes jusqu'au collège et même au delà, avec par exemple, au lycée même, l'arrivée de modules de formation tels que les "Enseignements d'exploration" ou les temps d'"accompagnement personnalisé".En revanche, d'un point de vue strictment corporatiste, ce serait plutôt l'autre gauche qui a gagné, avec la suppression du corps des PEGC, et le renforcement, sous cet angle,, de la coupure du primaire et du secondaire.De ce point de vue, le collège actuel vit, par voie de conséquence, une situation paradoxale :il est pédagogiquement placé dans le prolongement de l'école primaire, (puisqu'il valide le troisième palier du socle commun dont  les deux premiers paliers sont validés à l'école primaire), mais il est, en revanche, corporativement encadré par des professeurs dont l'identité est exclusivement celle d'enseignants du second degré. On peut trouver cette situation bâtarde ou fâcheuse ; on peut aussi y  trouver quelques atouts . Le premier d'entre eux est d'avoir contribué à pacifier les querelles (que dis-je?les combats fratricides) dont ce  livre rapporte, avec talent, des péripéties  nombreuses,  au bout du compte  pas très heureuses. Je pense notamment à celles -assez désastreuses-
qui ont vu, à partir de Lionel Jospin , se dégrader la formation des maîtres.
C'est pourquoi, selon moi, ce livre arrive à point.
Il est une incitation à relire l'histoire, pour ne pas recommencer les mêmes erreurs ou se laisser aveugler par les mêmes passions,


Jean-Pierre 
Lundi 9 avril 2012

Invitation de L'Harmattan au Lucernaire  le dimanche 8 avril . Le Misanthrope de Molière  mis en scène  moderne de Dimitri  Klockenbring . Les acteurs en habits d'aujourd'hui  portent avec brio  le si beau langage de l'auteur .
 "C'est l'histoire de quelqu'un qui veut parler à une dame et qui n'y arrive pas" dit Jacques Copeau à propos de cette pièce. Est rendu actuel ce thème tout en complexité .
Grand succès dans ce lieu d'Art et d'Essai ,  riche de la présence d'un public qu'on retrouvait dans les Maisons de la Culture des villes de province  à leur création il y a 50 ans par Malraux. Je pense à celle de Nevers que j'ai beaucoup fréquentée .
Bravo L'Harmattan . Je retrouve le même esprit dans le travail que j'accomplis avec vous pour préparer l'édition de mes livres.
Loin de la médiatisation, dans un si beau quartier,  un souffle de bonheur.


samedi 7 avril 2012

Dimanche de Pâques . M'arrive le souvenir de  mes enfants investissant  la fraîcheur  limousine par la recherche des oeufs dans les haies.  Evocation bien banale : à Bourganeuf, fief familial, le printemps pointe son nez à travers les bourgeons  naissants et la tendre verdure de l'herbe du pré où vont paître, pour leur première sortie, les vaches maintenues depuis longtemps à l'étable.

Un souvenir qui porte  l'époque que je vis aujourd'hui,  plongé  que je suis dans la poursuite de mon travail sur François Mitterrand à travers les 120 notes concernant les problèmes éducation que je lui ai fait parvenir, à sa demande,  de mai 1975 à mars 1979.
La  petite Histoire  rejoint, parfois,  la grande.